À notre arrivée chez Flamme, le restaurant bruxellois co-dirigé par Bénédicte Bantuelle, qui se décrit comme un véritable « couteau suisse », la journée est suspendue entre le temps du matin et celui du midi. Une douce lumière traverse les fenêtres. Nous abordons son parcours inattendu : de directrice de théâtre à passionnée de vin, de sommelière à restauratrice autodidacte. « Selon moi, tout est une question de narration », dit-elle. Dans cette cuisine ouverte , la nourriture, le feu et les interactions font partie intégrante du scénario. Tout au long de la matinée, le rythme est assez tranquille en cuisine : les plaisanteries fusent, les manches se retroussent, chacun avance avec assurance et confiance. Lorsque les invités commencent à arriver, le volume de la musique augmente. Les assiettes s'accélèrent. Les voix s'élèvent. Une sorte de chorégraphie chaotique, bien rodée et habitée prend le dessus. Un moment qu’on aime observer, mais qu’on préfère encore vivre.